Création le 5 décembre 2017
aux Subsistances, Lyon.
Les œuvres, du petit au grand format, offrent toutes une coïncidence finement organisée entre virtuel et matériel : dessins augmentés, dispositifs d’illusions holographiques, casques de réalité virtuelle, projections grande échelle. Elles donnent à vivre un ensemble de scénarios improbables qui tiennent à la fois du mirage et du miracle, qui jouent à la frontière entre le vrai et le faux, l’animé et l’inanimé, l’authentique et l’imposture, la magie, le merveilleux, et l’inouï.
Les pierres sont simples, lourdes et immobiles. Les pierres sont tout ce qu’il y a de plus réel et matériel. Mais à écouter le silence des pierres, on les entend. Elles parlent des forces qui les ont consumées, des distances qu’elles auraient parcourues, des génies qui les habitent. À les regarder, à travers des fenêtres de réalité augmentée, elles deviennent transparentes et leur inertie palpite. L’image, immatérielle, mobile, agile, vient incarner cet imaginaire et ouvrir ces “objets à réaction poétique”.
Les casques de réalité virtuelle sont des dispositifs technologiques qui peuvent être pris comme des machines à fantômes. Il y a quelqu’un qui nous regarde, qui danse, qui nous parle, qui apparaît et disparaît, bouge et se fige.
Il y a quelqu’un, une ombre, un courant d’air. Ou des esprits de poussières insaisissables. Qu’est-ce qui fait le vivant ?
Ce projet est une tentative de fabrication, de toute pièce, d’un animisme numérique. Ces installations donnent à vivre un ensemble de scénarios inouïs qui jouent à la frontière entre l’animé et l’inanimé, l’authentique illusion et le faux miracle. Ce sont autant de petits spectacles pour un spectateur qui, par le trouble de la poésie, la force de l’informatique et la fiction magique, cherchent à interroger les contours de ce qui compose le vivant.
Claire Bardainne et Adrien Mondot
La compagnie Adrien M & Claire B travaille dans le champ des arts numériques et des arts vivants, au croisement de la danse et du cirque. Elle crée des formes allant du spectacle aux expositions associant imaginaire, réel et virtuel, avec comme spécificité le développement sur-mesure de ses outils informatiques. Elle met l’humain et le corps au centre des enjeux technologiques et artistiques, et poursuit la recherche d’un numérique vivant : mobile, organique, éphémère, sensible.
Adrien Mondot est artiste multidisciplinaire, informaticien et jongleur. Son travail explore et interroge le mouvement, se situant au point d’intersection entre l’art du jonglage et l’innovation informatique. Initialement chercheur en informatique, il travaille pendant 3 années à l’Institut national de Recherche en Informatique et Automatique de Grenoble où il s’applique à imaginer et concevoir de nouveaux outils de création graphique s’affranchissant de la réalité. Durant cette période il développe également des programmes pour différentes structures culturelles gérant les problèmes d’anamorphoses complexes de projections d’images. Il découvre la danse en 2003 à l’invitation du chorégraphe Yvann Alexandre, participant à la création collective Oz. En 2004, il fonde la compagnie Adrien M, il s’agit alors pour lui de mêler étroitement les arts numériques, sonores, le jonglage et le mouvement, explorant les liens entre innovation technologique et création artistique. Avec ses spectacles, et s’appuyant sur les outils qu’il développe, il s’affranchit des règles de l’apesanteur et du temps, brouille les pistes, se joue d’un art du cirque et de l’informatique dans un travail d’illusion magique, chorégraphique et poétique. Il multiplie aussi les collaborations, notamment avec Kitsou Dubois, Stéphanie Aubin, Ez3kiel et au sein de laboratoires de recherche indisciplinés qu’il organise régulièrement et qui lui permettent de nourrir ses réflexions et ses travaux de recherche. Il participe également au spectacle de Wajdi Mouawad, Ciels, créé en 2009 en Avignon. Lauréat de Jeunes Talents Cirque en 2004 avec le projet Convergence 1.0, il est soutenu par la SACD dans le cadre des «Numéros neufs» pour la création du numéro issu de reTime, Kronoscop. Avec Cinématique, la compagnie Adrien M remporte le Grand Prix du jury dans le cadre de la compétition internationale «Danse et Nouvelles Technologies» organisée par le festival Bains Numériques à Enghien-les-Bains en juin 2009. En 2010, il rencontre Claire Bardainne lors du Labo#5. En 2011, ils décident de s’associer et refondent la compagnie qui devient «Adrien M & Claire B». Les créations, toujours orientées par la recherche d’un numérique vivant, sont désormais composées à quatre mains. Aller au-delà de l’espace du plateau et de la temporalité de la représentation est notamment un des axes forts de la transformation de la compagnie. Ils co-signent ainsi la création de l’exposition interactive XYZT, Les paysages abstraits. En 2011, ils créent également la conférence-spectacle Un point c’est tout, et signent la création numérique de Grand Fracas issus de rien, mis en scène par Pierre Guillois. En 2013, ils créent Hakanaï, pièce chorégraphique pour une danseuse dans une boîte d’images. Et en 2014, avec Mourad Merzouki / CCN de Créteil et du Val-de-Marne / Compagnie Käfig, ils co-signent la création du spectacle Pixel. En 2015, la SACD leur décerne le prix de la création interactive. Et cette même année, ils produisent et signent leur dernier spectacle Le mouvement de l’air.
Claire Bardainne est artiste plasticienne, designer graphique et scénographe. Sa recherche se concentre sur le croisement entre image et espace, dans un va-et-vient entre imaginaire et réel. Entre 2001 et 2005, elle collabore à plusieurs projets liés à la scénographie et à la mobilité urbaine: avec l’Atelier Ici Même-Paris, et au sein du projet Troll mené par les architectes d’AWP, série de workshops qui aboutit notamment à une performance nocturne avec le collectif Stalker à Rome en 2005. En 2004, elle fonde à Paris avec Olivier Waissmann le Studio BW dont l’activité se concentre sur la création d’identités visuelles, le graphisme multimédia, et en particulier le graphisme d’exposition et d’espaces. Elle embrasse la conception et les enjeux du métier de graphiste dans un univers qui tient autant aux commandes dédiées à la communication visuelle faisant lien avec la culture, l’architecture, la mode qu’à la pratique d’activités proches de l’art (illustration, installations, livre d’artiste, …). Dans le cadre du McLuhan Program in Culture and Technology de l’Université de Toronto, elle obtient en 2007 une résidence où elle initie un projet intitulé Wicklow, associant dessin, micro édition et performances. À partir de 2007, elle accompagne en tant que plasticienne, par un travail graphique et la création d’images, les travaux théoriques de chercheurs en sociologie de l’imaginaire issus du Ceaq (Sorbonne, Paris), laboratoire orienté sur les nouvelles formes de socialité et sur l’imaginaire contemporain. Elle collabore ainsi aux Cahiers européens de l’imaginaire (revue annuelle, CNRS Éditions) et publie l’essai-livre d’art Récréations. Galaxies de l’imaginaire postmoderne (CNRS Editions, Paris, 2009) avec Vincenzo Susca, consacré à l’imaginaire des technologies et médias contemporains. Elle rencontre Adrien Mondot lors de sa participation en février 2010 au Labo#5. Ils co-signent l’œuvre numérique interactive Sens dessus dessous diffusée au Théâtre Auditorium de Poitiers durant la saison 2010-2011. En 2011, ils décident de s’associer et refondent la compagnie qui devient «Adrien M & Claire B». Les créations, toujours orientées par la recherche d’un numérique vivant, sont désormais composées à quatre mains. Aller au-delà de l’espace du plateau et de la temporalité de la représentation est notamment un des axes forts de la transformation de la compagnie. Ils co-signent ainsi la création de l’exposition interactive XYZT, Les paysages abstraits. En 2011, ils créent également la conférence-spectacle Un point c’est tout, et signent la création numérique de Grand Fracas issus de rien, mis en scène par Pierre Guillois. En 2013, ils créent Hakanaï, pièce chorégraphique pour une danseuse dans une boîte d’images. Et en 2014, avec Mourad Merzouki / CCN de Créteil et du Val-de-Marne / Compagnie Käfig, ils co-signent la création du spectacle Pixel. En 2015, la SACD leur décerne le prix de la création interactive. Et cette même année, ils produisent et signent leur dernier spectacle Le mouvement de l’air.